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"L'amour, faire l'amour est un art où l'intuition croise l'apprentissage. L'amour, dire l'amour. pour reprendre la formule, constitue pareillement un art. Le mot et la chose indissociables, voilà bien ce que révèle la poésie érotique. Nommer l'acte, le donner à imaginer, redouble le plaisir de celle ou de celui qui lit ou écoute." Tran Arnault

« ... Constamment en marge du drame et du risque, successivement ponctuée par des chutes et des repentirs, mêlée aux railleries et aux mystifications où la profondeur du sentiment côtoie la légèreté et le défi, la vie tourmentée de Villon doit l'éclat de son dessin et de son mystère au fait d'avoir été doublée par la nécessité du poète de s'exprimer tout au long, non pas à l'aide d'un commentaire, mais avec la voix même de cette tendresse intérieure, foyer constant de chaleur et de fraternité, qui, nous prenant pour témoins, nous rend également solidaires de sa détresse. Si forte et insinuante est la valeur persuasive de la poésie de Villon, que souvent il nous semble toucher à un état de conscience mis à nu, tandis que la nudité même de sa voix est empreinte d'une douleur qui dépasse les conditions temporelles où elle se situe. C'est par le particularisme individuel de sa poésie que Villon atteint à l'universel. » Tristan Tzara.

Le désordre somptueux d'une passion exotique, éclat d'un météore, selon Mallarmé ; un ange en exil aux yeux d'un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un « éveil génial », et c'est Le Bateau ivre, une « puberté perverse et superbe », puis un jeune homme brièvement « ravagé par la littérature », le maître d'une « expression intense » aux sujets inouïs - tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, « aventure unique dans l'histoire de l'art ».

Le présent volume réunit pour la première fois l'intégralité des poésies de Jehan Rictus (1867-1933), figure singulière de la littérature française et personnage hors du commun et encore méconnu. On se souvient en général de son premier livre, les Soliloques du Pauvre (1897, finalisé en 1903), un peu moins du Coeur populaire (1914) qui en est le pendant. Bien que vite délaissés par la critique et la grande édition, ces deux ouvrages ont toujours été disponibles et trouvent à chaque génération des lecteurs passionnés ainsi que des interprètes, leurs poèmes ayant été conçus pour être dits et par un homme du théâtre. C'est un succès de la poésie populaire qui résiste au temps, ce qui n'est pas courant. Mais bien d'autres poèmes de lui n'avaient jamais été réédités depuis leurs parutions dans des revues ou des recueils devenus rares.

Romantiques, symbolistes, puis surréalistes, modernes, écrivant en alexandrins ou en vers libres : tous poètes. Qu'ont-ils donc en commun? « Un poème doit être une fête de l'intellect », dit Valéry. « Un poème doit être une. débâcle de l'intellect » , dit Éluard. A vous de juger...

Note d'introduction, Etudes et inédits, Bio-Bibliographie des auteurs et intervenants. Chaque article traitant d'un auteur est suivi de quelques pages d'inédits ou d'extraits de chacun des poètes traités.

Marceline Desbordes-Valmore (1786 û 1859) Cantatrice, comédienne, Marceline Desbordes-Valmore connaît une vie d’artiste en voyage. Dès ses premiers poèmes publiés, elle est reconnue et saluée par Vigny, Hugo, Baudelaire. À son propos, Mallarmé parlera « des orages dont la tendresse se dénoue en rubans ».

Des poèmes réunis en une douzaine de séquences autonomes traitent de sujets apparemment ordinaires : journées provinciales, défilé des paysages, émois de l'enfance...Mais pris dans leur ensemble, ils obligent à regarder différemment le monde et lui donnent une étrangeté. Une suite de 69 sonnets au centre de l'ouvrage en donnerait la clef.

Poèmes politiques

"Poèmes et nouvelles évoquent, jusqu'à les sublimer, la rencontre et l'absence, l'attente et la sensualité. Sous la soie, s'y dévoile le désir, un érotisme subtil et élégant. Il n'y a pas d'âge pour être amoureux !"

J'écris le fleuve entre ses rives plus loin le fleuve se jettera dans la mer nul autre ici ne sera Silvia Baron Supervielle

Charles Baudelaire (1821 û 1867) Condamné pour Les Fleurs du Mal par la justice de son temps, Charles Baudelaire sait le ridicule d’un tel jugement. Avec ce mélange d’orgueil légitime et d’ironie exacerbée qui le caractérise, il proclame : « J’ai pris de la boue et j’en ai fait de l’or. » Entreprise ténébreuse, sa poésie est en effet un inestimable trésor.

Jean de La Fontaine (1621 û 1695) Poète, conteur, dramaturge, librettiste, Jean de La Fontaine fut surtout, et par excellence, fabuliste. Aussi virtuose dans l’emploi des vers alternés que rompu à délivrer des « morales » qui n’ont pas pris une ride et font toujours grincer des dents, il choisit de mener une existence infiniment plus « cigale» que « fourmi ».